Paris-Pékin pour la Fée Absinthe
Voici venu le temps des vacances. Chacun va se rendre vers la destination qu'il a choisie. Pour les passionnés que nous sommes, nul doute que le chemin passera par de petites brocantes trouvées au hasard des déplacements. Une belle trouvaille embellit toujours la journée.
Pour ma part, pas de brocantes mais une expérience qui restera inoubliable : Paris-Pékin par le Transsibérien. La Fée Absinthe Parisienne est du voyage car tout au long de mon parcours, je compte faire des démonstrations et des dégustations. Susciter la curiosité est un bon moyen pour nouer une relation, même éphémère, et sûrement que bon nombre de surprises jalonneront le chemin.
Dans un sac prévu à cet effet, j'emporte tout le matériel nécessaire. J'espère seulement que je ne me ferai pas subtiliser mes deux bouteilles en passant les différentes frontières !
Le matériel emporté : une bouteille de La Fée, la petite fontaine Pernod fils, un verre et une cuillère.
Le Transsibérien
Dimanche 31 juillet à 18 h58, départ de la gare de l'Est pour le trajet Paris-Moscou. Arrivée à la gare Belaruskaya deux jours plus tard au matin, le temps de traverser la France, l'Allemagne, la Pologne et la Bielorussie.
C'est de Moscou que part le Transsibérien, voie mythique chantée par les poètes. Après Moscou, le train fait plusieurs arrêts, les plus importants étant Ekaterinbourg et Irkurst. À cet endroit la voie bifurque. Une partie monte au nord vers Vladivostock - soit 9288 km et 990 gares traversées - tandis que l'autre va en direction de la Chine jusqu'à Pékin. Le train change alors de nom et devient le Transmongolien. C'est par là que la Fée et moi continuons. Traversée de la Mongolie avec arrêt à Ulan-Bator, la capitale, puis direction la Chine.
En fonction des horaires et des trajets, certains trains sont exploités soit par les russes, les mongols ou les chinois. La locomotive et la voiture-restaurant changent à chaque frontière. Lors du passage en Chine les essieux sont changés car l'écartement des voies n'est pas le même.
Un peu d'histoire
Un premier tronçon du Transsibérien avait été achevé en 1888 mais c’est en 1891 que le prolongement jusqu’à Vladivostok fut décrété par oukase du tsar Alexandre III. L'aide des emprunts français et de la Compagnie Internationale des Wagons-lits qui construisit les premiers wagons dans son atelier de Saint-Denis va jouer un rôle de premier plan dans le financement du projet. L’achèvement du chantier au tout début du XXe siècle permet de relier l’Atlantique au Pacifique Nord. Un voyage qui fait traverser onze fuseaux horaires.
Construction française des wagons du Transibérien en 1900, puis mise sur rail place du Trocadéro. Coll. privée.
Lors de l'Exposition Universelle de Paris en 1900, la Russie était à l'honneur avec un espace réservé de 24 000 m2 et la présentation du Transsibérien.
Un train complet avec des voitures luxueuses était ouvert aux visiteurs qui pouvaient monter dans de vrais wagons qui imitaient les mouvements du train tandis que des panneaux de paysages russes, animés par un mécanisme spécial, permettaient de découvrir les paysages typiques de la Sibérie. Parallèlement, à Vincennes où se tenait une annexe de l'exposition, les russes présentaient leur locomotive. L’acheminement au cœur de Paris de tout ce matériel a posé d'innombrables problèmes logistiques à la mesure de l'importance de la mise en service de cette ligne de voie ferrée hors du commun. La Compagnie Internationale des Wagons Lits, créée quelques années auparavant par Georges Nagelmackers, espérait bien exploiter ce filon touristique pendant de longues années mais les événements révolutionnaires qui se produiront quelques années plus tard ruinèrent ses espérances.
Du 31 juillet au 24 août, je ne vous parlerai donc pas de la collection mais de rencontres humaines insolites, autour de l'absinthe évidemment, si toutefois j'arrive à utiliser ma tablette, ce qui n'est pas sûr !
Bonnes vacances à tous !
«L’expérience du Transsibérien abolit toute distinction entre soi et le monde, par une dilatation de l’individu à l’infini» (Dominique Fernandez, Transsibérien).
À suivre... Transsib 1. Coucou, me revoilà !