Collectionneurs de l’ombre

Publié le par Marie-Claude DELAHAYE

Nombreux sont les collectionneurs qui vivent dans l’ombre leur passion pour la Fée verte. Ils ne se manifestent pas sur les forums et personne, ou presque, ne les connaît. Ils chinent tranquillement de leur côté et constituent leur collection petit à petit avec les moyens qui sont les leurs. Ce sont mes lecteurs depuis toujours, comme Rose-Line qui me remercie souvent de lui avoir communiqué ma passion, ce qui, dit-elle, lui a changé la vie.

Collection Rose-Line Guittet. Ph. Rose-Line.

Collection Rose-Line Guittet. Ph. Rose-Line.

Dans les années 1980, alors qu’internet n’existait pas, on s’écrivait de façon traditionnelle. Je garde de cette époque quelques belles lettres d’amitié de collectionneurs qui me remercient pour mon travail. On se rencontrait à l’occasion des Salons de collectionneurs qui avaient lieu chaque année dans un immense bâtiment, quai d’Austerlitz ou lors des grandes foires annuelles comme celles du Parc floral de Vincennes, à la Bastille ou encore à Chatou. On se réunissait aussi chez les uns et les autres. Les collections étaient  alors toutes embryonnaires et les connaissances encore balbutiantes.

Réunion chez moi autour du coin-bar qui abritait la collection de l'époque. Nous sommes en 1984.

Réunion chez moi autour du coin-bar qui abritait la collection de l'époque. Nous sommes en 1984.

Autres collectionneurs en 1985.

Autres collectionneurs en 1985.

En 35 ans, j’ai connu beaucoup de collectionneurs et j’en ai perdu aussi beaucoup. Un grand nombre a lâché du fait de la maladie, de la vieillesse et aussi de la mort. Leurs collections ont été dispersées, rachetées par de nouveaux venus dans le monde mystérieux de l’absinthe. Ainsi va la vie.

Mais beaucoup sont encore là, toujours attachés à leur collection. Nous sommes en contact depuis 20 à plus de 30 ans pour certains. Ce sont des lecteurs assidus depuis mon premier livre de 1983. De leur abonnement à ma petite revue qui comptait 300 abonnés en 1993 jusqu’à aujourd’hui, ils n’ont rien laissé passé et continuent à se documenter par l’intermédiaire de ce blog.

Jean-François Bitaud et son grand-oncle Pierre Jupin, en 1988.

Jean-François Bitaud et son grand-oncle Pierre Jupin, en 1988.

Jean-François découvre ma collection de cartes postales, 1988. Sa collection commencée alors qu'il n'avait que 15 ans s'est depuis bien étoffée.

Jean-François découvre ma collection de cartes postales, 1988. Sa collection commencée alors qu'il n'avait que 15 ans s'est depuis bien étoffée.

Ce petit billet est là pour rendre hommage et remercier à mon tour tous ces collectionneurs discrets, anciens et nouveaux, disparus ou encore en activité qui m’ont accompagnée durant toutes ces années. La passion que je leur ai communiquée m’a soutenue en retour pour continuer mes recherches et affiner sans cesse mes connaissances et les partager. Pour moi aussi, la Fée verte a changé ma vie, en profondeur. Je sais qu’elle m’accompagnera jusqu’au bout.

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