Destination l'Empire Inca

Publié le par Marie-Claude DELAHAYE

Mercredi 29 novembre 2017 – Nous quittons Puno en direction de l’ancienne capitale inca : Cusco. Nous avons la journée pour faire les 380 km. qui séparent les deux villes  avec de nombreuses haltes de découverte.

La route de Puno à Cusco. Ph. Turismo Mer.

La route de Puno à Cusco. Ph. Turismo Mer.

Nous quittons les rives cultivées du lac Titicaca pour repartir sur l’aride Altiplano.

En quittant Puno. Ph. Delahaye.
En quittant Puno. Ph. Delahaye.

En quittant Puno. Ph. Delahaye.

Retour sur l'Altiplano. Ph. Delahaye.

Retour sur l'Altiplano. Ph. Delahaye.

De loin en loin, des petits villages. Ph. Delahaye.

De loin en loin, des petits villages. Ph. Delahaye.

À un détour de la route, de hauts sommets montrent leurs neiges éternelles.

Ph. Delahaye.

Ph. Delahaye.

Nous traversons Pucara où les artisans fabriquent les petits taureaux en céramique. Ils sont toujours présents par paire sur le toit des maisons pour assurer la prospérité et la protection du foyer.

En traversant les villages, on se rend compte une fois de plus à quel point la vie est dure. Il ne fait pas chaud sur ces hauts plateaux et pourtant nous sommes au printemps. L’hiver à cette altitude doit être terrible .

Ph. Delahaye.
Ph. Delahaye.
Ph. Delahaye.

Ph. Delahaye.

Un hameau avec les toilettes à l'extérieur, (petite cabane bleue).  Ph. Delahaye.

Un hameau avec les toilettes à l'extérieur, (petite cabane bleue). Ph. Delahaye.

Cela n'empêche pas, panneau solaire et antenne parabolique. Ph. Delahaye.

Cela n'empêche pas, panneau solaire et antenne parabolique. Ph. Delahaye.

Nous sommes à près de 4000 mètres d’altitude et les montagnes s’élèvent face à nous à une hauteur qui dépasse les 5000 mètres.

Ph. Delahaye.
Ph. Delahaye.

Ph. Delahaye.

Puis nous quittons la région de Puno pour entrer dans celle de Cusco.

Changement de région. Ph. Delahaye.

Changement de région. Ph. Delahaye.

Nous passons le col de La Raya à 4335 mètres d’altitude. C'est en quelque sorte la frontière entre ces deux régions. Les petits marchands d’artisanat sont là car bien évidemment, c’est une halte touristique.

Au-delà des stands, on admire le glacier Chimboya qui s’élève à 5489 mètres. Tous les glaciers dans le monde fondent à présent rapidement mais la fonte au Pérou est encore plus rapide qu’ailleurs malgré la haute altitude. Cela s’explique par le fait que nous sommes dans l’hémisphère sud. Le soleil se lève à l’est et tourne au sud en été et au nord en hiver ce qui fait que les glaciers sont éclairés des deux côtés et fondent donc plus vite.

 

C’est au niveau du glacier que la rivière Vilnacota prend sa source. Après avoir rejoint un autre rio, elle devient la rivière Urubamba qui poursuit son chemin dans la Vallée sacrée, contourne le Machu Pichu, rejoint un autre fleuve, avant de former l’Amazone.

Le col de La Raya à 4335 mètres. Au fond, le glacier Chimboya. Ph. Delahaye.
Le col de La Raya à 4335 mètres. Au fond, le glacier Chimboya. Ph. Delahaye.

Le col de La Raya à 4335 mètres. Au fond, le glacier Chimboya. Ph. Delahaye.

Une fois le col passé, le paysage change complètement. Nous descendons doucement dans une vallée verdoyante. Nous voilà au cœur de l’ancien empire Inca !

Ph. Delahaye.
Ph. Delahaye.

Ph. Delahaye.

Le train qui relie Puno à Cusco ne s’arrête qu’une fois, au col de La Raya. Son unique voie ferrée est parallèle à la route sur de longs tronçons.

Ph. Delahaye.
Ph. Delahaye.

Ph. Delahaye.

Tout le monde est content de voir du vert ! Après le désert d’Atacama et les plaines pelées de l’Altiplano, voir toute cette végétation nous revigore.

Ph. Delahaye.
Ph. Delahaye.
Ph. Delahaye.

Ph. Delahaye.

Avant de découvrir les vestiges de la civilisation inca, arrêt dans un accueillant restaurant pour déjeuner. Une petite halte bienvenue.

Destination l'Empire Inca

Après le déjeuner, visite du site archéologique de Raqchi.  Raqchi à quelque 90 km au sud de Cuzco est à 3500 m. d'altitude. C'était un site inca religieux et administratif important.

Le volcan Quinsachata domine le paysage ce qui explique que le site soit entouré d’une muraille d'environ 7 km. faite de pierres volcaniques.

Le site de Raqchi.

Le site de Raqchi.

Entrée à l'intérieur du site. Ph. Delahaye.

Entrée à l'intérieur du site. Ph. Delahaye.

Vue générale du site avec le mur d'enceinte en pierres volcaniques. Ph. Delahaye.

Vue générale du site avec le mur d'enceinte en pierres volcaniques. Ph. Delahaye.

Le bâtiment principal est le temple dédié au dieu majeur des Incas, Viracocha, roi de la foudre et des tempêtes et créateur du monde andin.

 

" Sur les rives du lac Titicaca, il y a très longtemps, surgit un homme barbu muni d’un bâton. Il gagna l’île du même nom sur le lac et commanda au Soleil d’apparaître, aux étoiles et à la Lune de surgir.

La Lune (Paxi) et le Soleil (Inti) s’aimèrent et fécondèrent la Terre (Pacha) : c’est à dire que la terre-mère est la fille et le produit de l’amour de la Lune et du Soleil.
De là dérivent également des noms tels que Pachacamac et Pachamama.

L’homme barbu modela ensuite dans l’argile des hommes et des femmes. Ces couples furent créés afin d’être les ancêtres de chaque tribu des Andes.
Le créateur offrit à chacun de ces couples, un langage, des graines, des coutumes et des traditions.

Enfin, il leur insuffla la vie et leur dit d’aller sous la terre afin de réapparaître sur leur territoire respectif. Ainsi, ils jaillirent des grottes, des sources, ..." (Source : Nicolas Goronflot, blog Terra Andina Ecuador)

 

La confusion entre ce dieu, qui était censé revenir, et les Européens aux traits physiques semblables à ceux imaginés par les Incas pour leur dieu : grand, de peau claire et barbu explique la facilité avec laquelle les Espagnols conquirent le puissant empire inca.

 Mur central du temple de Viracocha. Ph. Delahaye.

Mur central du temple de Viracocha. Ph. Delahaye.

Le temple mesurait 92 m. de long sur 25 de large et près de 12m de haut. Il était entièrement couvert par un toit maintenu par 22 colonnes, faites de pierres parfaitement ajustées dans la partie basse et d’adobe (sorte de torchis) au-dessus. Il ne reste du temple que le mur central et les bases des colonnes. C'est le seul site Inca à avoir possédé des colonnes.

Détail du mur central. Ph. Delahaye.

Détail du mur central. Ph. Delahaye.

Six rangées de logements séparés par 7 patios accueillaient les femmes de la noblesse, les religieux et le personnel administratif. Chaque patio contenait 7 logements de construction identique au temple.

Ph. Delahaye.
Ph. Delahaye.
Ph. Delahaye.

Ph. Delahaye.

Les denrées alimentaires étaient conservées dans des greniers en pierres volcaniques assemblées par du mortier, de forme ronde de 8 m. de diamètre pour 4 m. de hauteur. Chacun de ces Qolqas comprend deux fenêtres en forme de trapèze pour l’aération des produits et une porte étroite. Les toits étaient en paille, de forme conique. Sept ont été restaurés en 1994. Le climat de Raqchi permettait une longue conservation des aliments, en particulier des pommes de terre.

Qolqas ou greniers inca. Ph. Delahaye.

Qolqas ou greniers inca. Ph. Delahaye.

Sur le site se trouve un lac artificiel dont le fond est recouvert de pierres dont on ignore l'usage, ainsi qu'un ensemble de fontaines appelées le bain de l'Inca.  Le réseau d'alimentation de ces fontaines est remarquable et personne n'a encore réussi à détecter d'où vient exactement l'eau de ces sources qui ne se tarissent jamais.

Le petit lac au milieu du site. Ph. Delahaye.

Le petit lac au milieu du site. Ph. Delahaye.

La fontaine d'eau de source et le bain de l'Inca. Ph. Delahaye.
La fontaine d'eau de source et le bain de l'Inca. Ph. Delahaye.
La fontaine d'eau de source et le bain de l'Inca. Ph. Delahaye.

La fontaine d'eau de source et le bain de l'Inca. Ph. Delahaye.

À l’intérieur du site, quelques terrasses sont toujours cultivées de pommes de terre ou de maïs depuis les Incas.

Travail de la terre entièrement manuel. Ph. Delahaye.

Travail de la terre entièrement manuel. Ph. Delahaye.

La place du village, à l'ombre d'immenses arbres plusieurs fois centenaires, des pisonay qui fleurissent rouges, est propice aux petits stands d’artisans installés tout autour sous le regard de l'église construite au XVIIIe siècle par les Jésuites avec des pierres volcaniques et des pierres ponces taillées.

L'église de Raqchi. Ph. Delahaye.

L'église de Raqchi. Ph. Delahaye.

La place de Raqchi avec ses artisans. Ph. Delahaye.

La place de Raqchi avec ses artisans. Ph. Delahaye.

Les habitants de Raqchi proposent, outre des tissus ou des lainages comme partout, des céramiques dont ils ont hérité l’art des incas, leurs ancêtres.

Et, pour la première fois, je fais attention aux croix andines présentes sur tous les stands.

La croix andine ou Chacana est un très ancien symbole, présent dans toutes les Andes des temps pré-incaïques à la civilisation inca et reconnue comme en étant l'emblème. Sa forme est celle d’une croix carrée et échelonnée, avec 12 pointes.

La chacana n’est pas simplement un motif géométrique, mais représente les liens très étroits qui unissent le ciel et la terre.

Croix andines ou Chacanas. Ph. Delahaye.

Croix andines ou Chacanas. Ph. Delahaye.

J'emprunte à Nicolas Goronflot (blog : Terra Andina Ecuador), une partie de son texte remarquablement clair.

 

"La Chacana incarne la mythologie et le mysticisme traditionnel des populations des hauts-plateaux andins. Sa signification réelle est millénaire et en fait l’essence même des croyances alimentant toute la cosmologie andine. Sa présence est observable dans l’artisanat, les vêtements traditionnels ou l’orfèvrerie mais elle se retrouve aussi dans les conceptions architecturales de nombreux bâtiments civils et religieux (temples, monuments religieux anciens) ainsi que plus largement dans les représentations quotidiennes du vivant.

La Chacana incarne une compréhension exhaustive du monde qui nous entoure, avec des principes clairs liés à la perception et la représentation du Temps et de l’Espace.

 

Les trois "marches" de la Chacana renvoient à de nombreux concepts sacrés fondés sur le chiffre « trois » dans les Andes. Notamment les 3 mondes.

- Le Monde Supérieur (Hanach Pacha) comprend les étoiles, les êtres célestes et dieu.

- Le Monde du Milieu (Kay Pacha) représente le monde de la vie humaine.

- Le Monde Inférieur (Uqhu Pacha) représente le monde souterrain, inconscient et la mort.

Les quatre faces de la Chacana sont également liées au chiffre « quatre »
- Les quatre bras principaux de la Chacana représentent notamment les quatre directions cardinales, les quatre éléments (la terre, l’eau, l’air et le feu) comme les quatre saisons de la Nature.

- La Chacana représente également la Croix du Sud, l’une des constellations la plus visible et emblématique du ciel austral.

 

Le trou dans le centre de la Chacana, symbolise notre unité avec l’univers et notre lien avec le monde dans le ciel et la terre. Ce trou est l’axis mundi ou axe cosmique, axe du monde ou pilier du monde.
Ce symbole se retrouve à travers les cultures et constitue une forme de point d’échange dans les voyages permanents de la vie, permettant ainsi une communication ouverte et fluide entre les trois mondes."

 

Pour connaître les autres significations des nombreux symboles de la croix andine, se reporter au texte de Nicolas Goronflot dont voici le lien :

https://www.voyages-equateur.com/equateur/la-chacana-la-croix-des-andes.html

Ph. Americalatine.

Ph. Americalatine.

Quarante cinq kilomètres avant Cusco nous faisons une nouvelle halte au petit village d’Andahuaylillas à 3198 m. d'altitude pour admirer un joyau de l’art baroque, l’église Saint-Pierre-Apôtre surnommée la Chapelle sixtine des Andes.

 

Construite par les Jésuites dès 1580, l'église possède un étage avec une chapelle qui s’ouvre sur un balcon et un clocher de forme quadrangulaire. Les  restes de murs incas retrouvés, laissent supposer que l’église a été  bâtie sur l'emplacement d'un édifice antérieur à la colonisation.

La Chapelle sixtine d'Andahuaylillas. Ph. Delahaye.
La Chapelle sixtine d'Andahuaylillas. Ph. Delahaye.

La Chapelle sixtine d'Andahuaylillas. Ph. Delahaye.

Cet extérieur sobre de style renaissance tranche radicalement avec la richesse de la décoration intérieure. La profusion d’or, de sculptures et de peintures est typique de l’art baroque.

Le but de ces représentations religieuses était à la fois d'enseigner le message biblique aux populations indigènes mais aussi de susciter leur adhésion à cette religion nouvelle pour eux par l'émerveillement.

 

L’église est constituée d’une seule nef avec l’autel principal dédié à la Vierge du Rosaire et de deux chapelles latérales. Elle possède les deux orgues les plus anciens connus d'Amérique latine.

Intérieur de la chapelle. Ph. internet car photos interdites.

Intérieur de la chapelle. Ph. internet car photos interdites.

À 10 minutes de là, un mur imposant se dresse presqu’au bord de la route. On ne s'arrête pas mais j'arrive à faire une photo à travers la vitre malheureusement frappée par la pluie.

Il s'agit du complexe archéologique de Pikillaqta, grande cité fortifiée  construite par les Wari, civilisation pré-inca entre 650 et 1100 après J.-C. Depuis la route qui longe le site, on observe les restes d'un impressionnant aqueduc à  plusieurs étages en pierres auxquels on accède par des marches et qui étaient reliés entre eux par des canaux de récupération de l'eau en provenance des monts environnants.  Tout un réseau sous-terrain d'irrigation a ainsi été découvert à Pikillacta. Cet aqueduc fut par la suite réutilisé par les Incas.

Le site de Pikillaqta vu du car. Ph. Delahaye.

Le site de Pikillaqta vu du car. Ph. Delahaye.

Puis, c'est l'arrivée à Cusco. Le soir au dîner, je sors la bouteille de Fée parisienne. Tout le monde se sert et trinque de bon cœur. On l'a bien mérité !

L'arrivée à Cusco. Ph. Delahaye.

L'arrivée à Cusco. Ph. Delahaye.

Ph. Delahaye.
Ph. Delahaye.

Ph. Delahaye.

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