La Place Venceslas
C’est mon dernier jour à Prague. Je remonte pour la dernière fois la grande avenue qui mène à la statue de Venceslas et que l’on appelle Place Venceslas. Avec ses 720 m de long pour 60 m de large, ce sont les Champs-Élysées pragois.
L’endroit est celui d'un ancien Marché aux chevaux au Moyen-Âge où une première statue de Venceslas érigée en 1680 trôna jusqu'en 1848. Des offices religieux étaient dispensés devant elle lorsque les églises étaient fermées, comme c'était le cas lors des épidémies de peste. Elle fut déplacée en 1879 dans le quartier de Vysehrad.
La Place Venceslas avec à son extrémité la statue de Venceslas et derrière, le Musée national. Ph. Delahaye.
La place prendra son nom actuel en 1848. Elle est dédiée à Venceslas 1er, duc de Bohême dont la statue équestre domine le haut de la place.
Venceslas 1er était né aux alentours de l’année 907. C’était un chrétien fervent qui par sa piété, sa bienveillance et son pacifisme a transformé la société dans les domaines religieux et institutionnels. Il est mort assassiné par son frère qui convoitait le trône vers 929. Considéré comme un martyr, Venceslas fait très vite l'objet d'un culte important en Bohême. D'ailleurs, son frère lui-même, repentant, fit transporter sa dépouille à la rotonde Saint-Guy, à l’origine de la cathédrale.
Quelques décennies après sa mort, Venceslas sera canonisé. Il est le saint patron de la République tchèque et de la Pologne et sa fête est célébrée le 28 septembre, jour de la fête nationale.
Saint-Venceslas sur son cheval. Ph. Delahaye.
La statue en bronze a été réalisée par Myslbek en 1912 et a été restaurée en 2004. Aux angles du socle en granit poli, ont été ajouté les saints patrons de Bohême, Ludmila, Agnès, Procope, fin 1913. La quatrième, Adalbert ne sera placée qu’en 1924. La statue de saint Venceslas est devenue l'un des symboles de la nation tchèque. Plusieurs événements marquants dans l’histoire du pays s’y sont déroulé : la déclaration de la Première République tchécoslovaque en 1918, la confrontation avec les chars soviétiques en 1968, l'immolation de Jan Palach et les manifestations de la Révolution de velours qui renversa le régime communiste en 1989. Malgré cela, la parodie de l’artiste tchèque David Cerny qui n'hésita pas à représenter Venceslas sur le ventre de son cheval mort est plutôt bien acceptée.
Statue équestre de saint Venceslas. Ph. Delahaye.
Ce jour-là j'ai eu la chance d'assister à une petite exhibition d'écoles folkloriques. Les vêtements chatoyants et la musique typique ont mis un air de fête sur la place.
Ph. Delahaye.
Derrière la statue de Venceslas, le Musée national aligne sa grande façade néo-renaissance. Il domine depuis près de 150 ans la place Venceslas et est le symbole du mouvement du Renouveau national au XIXe siècle.
Le Musée national. Ph. Delahaye.
La Place Venceslas vue du Musée national. Ph. Delahaye.
Dans le musée même, on peut admirer le grand hall central qui sert de panthéon aux grands hommes tchèques ainsi que l’architecture intérieure. Ses collections très riches de sciences naturelles et d’histoire sont présentées dans un bâtiment annexe et moderne qui se trouve sur le côté.
Entrée majestueuse du Musée national. Ph. Delahaye.
Les illustres dans le hall central. Ph. Delahaye.
Dvorak, compositeur et musicien. Ph. Delahaye.
Smetana, compositeur dont le musée est dans la maison à sgraffites près du Pont Charles. Ph. Delahaye.
Jan Neruda, écrivain et poète. Ph. Delahaye.
Josef Manes, peintre. Ph. Delahaye.
La montée aux étages est magnifique. Le musée ainsi vidé de ses collections montre toute la beauté de son architecture.
Intérieur du Musée national. Ph. Delahaye.
En arrivant vers mon hôtel, je décide d’aller voir de plus près l’église Ludmila qui se trouve au bout de la rue sur la Place de la Paix (Namesti Miru). Je suis dans le quartier de Vinohrady qui se distingue par son luxe bourgeois qui se reflète dans l’architecture somptueuse des immeubles. La beauté des maisons, les bâtiments publics grandioses concourent à faire de ce quartier l’archétype de la ville riche de la fin du XIXe siècle.
Immeubles bordant la Place de la Paix. Ph. Delahaye.
Le théâtre de Vinhorady, face à la Place de la Paix. Ph. Delahaye.
L’église est consacrée à Sainte-Ludmila, grand-mère de Venceslas, fervente catholique assassinée par sa belle-fille. Il s’agit d'une église de style néogothique bâtie entre 1888 et 1892. Les deux clochers hauts de 60 m, qui contiennent chacun 2 cloches, symbolisent deux mains jointes en signe de prière.
Place de la Paix avec l'église Sainte-Ludmila. Ph. Delahaye.
Le bâtiment, fait de briques, est une basilique à trois nefs en forme de croix dont l’intérieur impressionne par les couleurs de ses vitraux représentant les saints et par l’opulence de ses tableaux et sculptures.
Aspect de la nef principale. Ph. Delahaye.
Splendeur des voutes peintes. Ph. Delahaye.
Présence de très nombreux vitraux à l'image des saints. Sur la photo ci-dessus : Ludmila et Procope. Ph. Delahaye.
Ma semaine à Prague est à présent terminée. J'espère que cette série de reportages vous donneront envie de visiter à votre tour une des plus belles villes d'Europe. J'espère également que ceux d'entre vous qui y sont déjà allés ont apprécié de se promener à nouveau, virtuellement, dans ces lieux emblématiques.
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