Neptune et la Fée Absinthe

Publié le par Marie-Claude DELAHAYE

À la descente du train, l'Italie est là avec ses chaudes couleurs. Bologne, située au nord de la péninsule est la ville principale de la plaine du Pô. C'est l'une des villes médiévales les mieux préservées d'Europe et malgré les bombardements de 1944 qui ont fait des dégâts considérables, son centre historique recèle des richesses médiévales mais également de la Renaissance et baroques.

Depuis la gare centrale, nous passons devant la Porte Galliera, troisième enceinte  de la ville. Construite pour la première fois aux alentours de 1200, elle a été abattue et réédifiée à plusieurs reprises.

La porte Galliera reconstruite pour la dernière fois en 1663 a été entièrement restaurée en 2009. Ph. Delahaye.

La porte Galliera reconstruite pour la dernière fois en 1663 a été entièrement restaurée en 2009. Ph. Delahaye.

Il ne reste plus qu'à se promener sous les arcades bordées de boutiques pour arriver à la Piazza Maggiore. Une chose est sûre, c'est qu'en une journée, on ne pourra pas parcourir les 40 km de galeries qui traversent la ville !

Les trottoirs en galeries. Ph. Delahaye.
Les trottoirs en galeries. Ph. Delahaye.
Les trottoirs en galeries. Ph. Delahaye.

Les trottoirs en galeries. Ph. Delahaye.

La Piazza Maggiore, est la place principale de Bologne dont la forme actuelle date du XVe siècle. Elle est entourée par les plus beaux bâtiments médiévaux de la ville avec pour point de mire  la fontaine de Neptune.

La fontaine de Neptune. Ph. Delahaye.

La fontaine de Neptune. Ph. Delahaye.

La fontaine de Neptune fut construite en 1565 en l'honneur du pape Pie IV. Elle représente le symbole du pouvoir papal qui domine le monde comme Neptune domine les eaux. Aux pieds de Neptune, les quatre sirènes qui font jaillir l'eau de leurs seins symbolisent les fleuves des continents connus à cette époque : le Gange, le Nil, l'Amazone et le Danube.

La fontaine de Neptune et le palais du roi Enzo. Ph. Delahaye.

La fontaine de Neptune et le palais du roi Enzo. Ph. Delahaye.

Comment ne pas succomber à cette eau fraîche ? Ph. Delahaye.

Comment ne pas succomber à cette eau fraîche ? Ph. Delahaye.

Près de la fontaine, le Palazzo d’Accursio, résidence à l'origine d'Accursius, maître de droit à l'Université de Bologne et actuel hôtel de ville. C'est au second étage dans la salle Farnese que l'empereur Charles Quint fut couronné en 1530.

La fontaine de Neptune et le palais d'Accursio. Ph. Delahaye.

La fontaine de Neptune et le palais d'Accursio. Ph. Delahaye.

Le palais d'Accursius. Au fond, le palais des Notaires de 1381. Ph. Delahaye.

Le palais d'Accursius. Au fond, le palais des Notaires de 1381. Ph. Delahaye.

Située juste à côté du Palais d'Accursio, la bibliothèque Salaborsa est une bibliothèque multimedia contemporaine ouverte au public depuis 1999.

La bibliothèque Salaborsa. Ph. Delahaye.

La bibliothèque Salaborsa. Ph. Delahaye.

Intérieur de la bibliothèque avec son sol en verre. Ph. Delahaye.

Intérieur de la bibliothèque avec son sol en verre. Ph. Delahaye.

Son plafond d'ancien palais. Ph. Delahaye.

Son plafond d'ancien palais. Ph. Delahaye.

La bibliothèque doit son nom au fait qu'il s'agit d'une ancienne Bourse créée en 1886 pour le commerce des céréales, afin de libérer la Piazza Maggiore. Elle avait été construite dans le style de la Bourse de Paris. Cette salle devint après guerre une salle de sport où étaient pratiqués surtout la boxe et le basket.

Du temps de la Bourse. Ph. bibliothèque Salaborsa.

Du temps de la Bourse. Ph. bibliothèque Salaborsa.

De récentes fouilles archéologiques ont fait émerger un passé beaucoup plus ancien. Le sol transparent de la bibliothèque permet d'apercevoir différentes strates de ruines qui vont d’un village du VII avant J.-C. jusqu'à un vaste édifice à fonction publique de la Bologne romaine. On peut descendre au sous-sol pour admirer de près ces vestiges.

Vestiges anciens vus à travers le sol en verre de la bibliothèque. Ph. Delahaye.

Vestiges anciens vus à travers le sol en verre de la bibliothèque. Ph. Delahaye.

Vue des ruines en sous-sol. Ph. Delahaye.
Vue des ruines en sous-sol. Ph. Delahaye.

Vue des ruines en sous-sol. Ph. Delahaye.

Toujours sur la Piazza Maggiore, la Basilique San Petronio, dédiée à saint Pétrone, évêque au Ve siècle devenu le saint patron de la ville. C'est la plus grande église gothique en briques au monde avec une voûte qui culmine à 45 mètres de hauteur. La construction de l'édifice qui a débutée en 1390 et s'est poursuivie pendant deux siècles avait pour ambition de dépasser la Basilique Saint-Pierre de Rome mais ne fut jamais terminée. On peut remarquer que la façade inachevée n'est que partiellement revêtue du marbre initialement prévu.

C'est sous le baldaquin du maître-autel que le pape Clément VII a couronné Charles Quint empereur en 1530.

La Basilique San Petronio, très sécurisée depuis deux attentats manqués en 2009. Ph. Delahaye.

La Basilique San Petronio, très sécurisée depuis deux attentats manqués en 2009. Ph. Delahaye.

À l'intérieur de la basilique, la méridienne est une curiosité à ne pas manquer. Gravée sur le dallage à l'origine par Danti, elle permet de suivre le soleil d’un solstice à l’autre. Danti a ainsi pu déterminer avec précision la durée de l’année, valeur qu’il utilisa pour la réforme du calendrier dont il fut l'un des plus importants initiateurs.

Suite à l'agrandissement de la basilique, la ligne méridienne sera déplacée par Cassini en 1656 et restaurée à la demande du Sénat de Bologne en 1776. Elle se trouve depuis dans la nef gauche, passe entre les colonnes pour se terminer à proximité de la porte centrale sur la façade Nord. Les plaques contenant les signes du zodiaque ont été remplacées progressivement.

La méridienne et une des plaques des signes du zodiaque. Ph. Delahaye.
La méridienne et une des plaques des signes du zodiaque. Ph. Delahaye.

La méridienne et une des plaques des signes du zodiaque. Ph. Delahaye.

L'est de la place est fermée par le Palazzo dei Banchi construit en 1568. Un passage sous le palais permet de se rendre par de pittoresques petites rues jusqu'à l'Université médiévale.

Le Palazzo dei Banchi. Ph. Delahaye.

Le Palazzo dei Banchi. Ph. Delahaye.

Les rues très vivantes, sont bordées de cafés et de restaurants.

Ph. Delahaye.
Ph. Delahaye.

Ph. Delahaye.

D'autres sont très commerçantes regorgeant de marchandises plus appétissantes les unes que les autres.

Fruits, charcuteries, fromages à profusion. Ph. Delahaye.
Fruits, charcuteries, fromages à profusion. Ph. Delahaye.
Fruits, charcuteries, fromages à profusion. Ph. Delahaye.

Fruits, charcuteries, fromages à profusion. Ph. Delahaye.

Le Palais de l'Archiginnasio a été construit en 1563 pour être le siège de l'Université de Bologne. Il avait été conçu pour accueillir en un seul endroit les écoles des Légistes (droit civil et canonique) et des Artistes (philosophie, médecine, mathématiques et sciences) jusqu'alors dispersées dans plusieurs quartiers de la ville.

Le Palais de l'Archiginnasio, ancienne université. Ph. Delahaye.
Le Palais de l'Archiginnasio, ancienne université. Ph. Delahaye.

Le Palais de l'Archiginnasio, ancienne université. Ph. Delahaye.

Ce qui frappe c'est la riche décoration qui recouvre les parois des salles, des voûtes des galeries et des escaliers. Il s'agit d'un ensemble unique d'inscriptions qui rappellent la vie estudiantine sur plusieurs siècles.

Ph. Delahaye.
Ph. Delahaye.
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Ph. Delahaye.

C'est dans le théâtre anatomique du XVIIe siècle, en bois de cèdre et sapin, que se faisaient les dissections pour l'enseignement  de la médecine. On peut y voir, outre la table d'anatomie, des statues d'illustres médecins qui y enseignèrent la médecine.

Le théâtre anatomique. Ph. Delahaye.

Le théâtre anatomique. Ph. Delahaye.

En 1803, Napoléon fit transférer le siège universitaire au Palais Poggi où il est encore aujourd'hui et transforma l'Archiginnasio en bibliothèque qui recèle aujourd'hui 2 500 incunables et 15 000 éditions rares du XVIe siècle, une collection de 40 000 gravures et 250 000 lettres et documents, C'est aujourd'hui l'une des plus belles et des plus riches bibliothèques européennes.

Aperçu de la salle de conférence de la bibliothèque. Inscriptions et statues commémoratives des maîtres de l'université entourées des milliers d'écussons et de noms d'étudiants de la fin du XVIe siècle à la fin du XVIIIe. Ph. Delahaye.

Aperçu de la salle de conférence de la bibliothèque. Inscriptions et statues commémoratives des maîtres de l'université entourées des milliers d'écussons et de noms d'étudiants de la fin du XVIe siècle à la fin du XVIIIe. Ph. Delahaye.

La salle Rusconi aux ouvrages précieux. Une illusion d'optique donne l'impression que le sol fait des vagues. Ph. Delahaye.

La salle Rusconi aux ouvrages précieux. Une illusion d'optique donne l'impression que le sol fait des vagues. Ph. Delahaye.

Nous reprenons des petites rues pour visiter la Basilique San Stefano (Saint-Étienne). Il s'agit d'un ensemble d’églises adossées l’une à l’autre et imbriquées avec chapelles, cloître, cour, et dont la construction s’est déroulée entre les IVe et XIIIe siècles.

De la place San Stefano, on a une vision d’ensemble des façades de trois églises. De gauche à droite : des saints Vital-et-Agricole, du Sépulcre et du Crucifix avec à l'extérieur, la chaire de l'église St Jean-Baptiste.

De la place San Stefano, on a une vision d’ensemble des façades de trois églises. De gauche à droite : des saints Vital-et-Agricole, du Sépulcre et du Crucifix avec à l'extérieur, la chaire de l'église St Jean-Baptiste.

Cet antique complexe est également appelé les Sept Églises ou encore la Sainte-Jérusalem-bolonaise. Les reconstructions suite aux dommages causés par le temps font qu'il est difficile aujourd’hui d'établir quels éléments sont paléochrétiens ou du Haut Moyen-Age. On peut cependant affirmer que ce site est le plus ancien et le plus vénéré monument de la ville.

Détail de la Basique du Sépulcre. Ph. Delahaye.

Détail de la Basique du Sépulcre. Ph. Delahaye.

La cour du Pilate avec la vasque de Pilate. Ph. Pelagalli.

La cour du Pilate avec la vasque de Pilate. Ph. Pelagalli.

Le campanile vu du cloître. Ph. Delahaye.

Le campanile vu du cloître. Ph. Delahaye.

Sur la place, une façade est remarquable par les têtes qui semblent en sortir. Parmi elles, celle d'un diable est insolite dans cet endroit empreint d'une grande religiosité. À moins qu'elle ne soit là pour mettre en garde contre la tentation...

Ph. Delahaye.
Ph. Delahaye.
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Ph. Delahaye.

Nous quittons les arcades de la place San Stefano pour prendre de nouvelles petites rues pittoresques en direction des tours.

Arcades de la place San Stefano et petites rues. Ph. Delahaye.
Arcades de la place San Stefano et petites rues. Ph. Delahaye.
Arcades de la place San Stefano et petites rues. Ph. Delahaye.

Arcades de la place San Stefano et petites rues. Ph. Delahaye.

Petite surprise dans une vitrine ! Ph. Delahaye.

Petite surprise dans une vitrine ! Ph. Delahaye.

De très nombreuses tours ont été érigées à Bologne au Moyen-Age à des fins militaires ou nobiliaires. On parle de 180 tours. Un grand nombre a été abattu tandis que d'autres se sont effondrées. Les deux tours jumelles, toutes deux penchées, sont un des symboles de la ville de Bologne.

La tour Asinelli est la plus haute, culminant à 97,2 m. Sa construction remonterait à 1109.  Elle aurait été utilisée au XVIIIe siècle pour effectuer des expériences sur la chute des corps et la rotation de la terre.

La tour Garisenda haute de 48 m. est fortement penchée. À l'origine, elle mesurait environ 60 m mais a été tronquée au XIVe siècle suite à l'affaissement du terrain.

Les tours. Ph. Delahaye.

Les tours. Ph. Delahaye.

Il est temps de regagner la gare. C'est l'occasion de parcourir d'autres petites rues.

Ph. Delahaye.

Ph. Delahaye.

Bologne est vraiment une ville à découvrir. D'une richesse historique incroyable elle mérite une visite plus approfondie car beaucoup d'autres endroits sont encore à voir.

Un dernier regard au passage sur la statue de Garibaldi. Ph. Delahaye.

Un dernier regard au passage sur la statue de Garibaldi. Ph. Delahaye.

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