Albrecht Dürer à Nuremberg
Les 50 km qui séparent Bamberg de Nuremberg sont vite avalés. Me voici à la dernière étape de mon petit périple estival en Allemagne. Nuremberg est la deuxième ville de Bavière après Munich. Son passé prestigieux d'ancienne ville impériale a été entaché par Hitler qui l'a promue "Capitale idéologique du Troisième Reich". C'est à Nuremberg que furent promulguées en 1935 les lois antisémites.
J'ai commencé la visite de la ville par l'immense Place du marché, créée selon le souhait de l'empereur Charles IV sur un ancien ghetto juif qui occupa cet espace jusqu'au pogrom de 1349. C'est sur cette place qu'Hitler haranguait la foule.
En arrivant sur la place, vue seulement d'une petite portion. Ph. Delahaye.
Suite de la place. Se repérer par rapport à la Belle fontaine présente sur la photo précédente pour avoir une idée de la profondeur. A cette moitié gauche, rajouter une moitié droite pour imaginer l'ampleur de cette place. Ph. Delahaye.
Au fond de la Place du marché, se dresse l'Église Notre-Dame, construite entre 1352 et 1362 à la demande de l'empereur Charles IV sur l'emplacement de l'ancienne synagogue.
L'église Notre-Dame comporte un tabernacle extérieur de 1509 qui abrite une horloge astronomique toujours en service. Durant la seconde guerre mondiale, alors que Nuremberg a été massivement bombardée, l'horloge a été mise en sureté dans le bunker d'art de la ville.
L'église possède encore de nombreuses sculptures datant de l'époque de son édification bien que fortement restaurées.
L'église Notre-Dame. Ph. Delahaye.
Détail de l'horloge astronomique. Ph. Delahaye.
Intérieur de l'église Notre-Dame. Ph. Delahaye.
À l'opposé de l'église s'élève la Belle fontaine, c'est son nom, haute de 17,30 mètres. Elle est ornée d'allégories de l'art, de personnages de la bible et de figurines des Princes-Électeurs.
Lorsqu'on lève et abaisse le canon, on se prend un jet d'eau sur les pieds !
En quittant la place pour aller à la maison de Dürer, je passe devant l'Hôtel de Ville. C'est un énorme bâtiment à trois portails avec une tour de façade sur l'angle sud-ouest. L'architecture n'est pas sans rappeler celle de l'Italie avec ses fenêtres régulières surmontées de frontons circulaires et triangulaires en partie haute.
L'Hôtel de ville avec le détail des portes. Ph. Delahaye.
Les petites rues du centre ville témoignent de l'ampleur des bombardements subis par la ville et permettent de mesurer les efforts de reconstruction.
Reconstruction du centre ville. Ph. Delahaye.
J'arrive ainsi à la maison natale, heureusement épargnée par les bombes, de mon homme illustre Albrecht Dürer.
La maison de Dürer. Ph. Delahaye.
Médaillon apposé sur la façade. Ph. Delahaye.
Intérieur de la maison de Dürer. Ph. Delahaye.
Albrecht Dürer (1471-1528) est le peintre allemand le plus populaire. Il le doit à sa capacité de savoir tout faire dans le domaine des arts graphiques : dessin, gravure, huile, aquarelle et gouache. En 1512, il devient le peintre de la cour de l'empereur Maximilien 1er de Habsbourg dont il fait le portrait et reçoit une pension avec un titre de noblesse. Dürer est enterré dans le cimetière de l'Église Saint-Jean de Nuremberg.
Albrecht Dürer, autoportrait. Pinacothèque de Munich.
Près de la maison de Dürer, une petite place avec de belles maisons à colombage jouxte les fortifications du XVe siècle restées pratiquement intactes avec 67 tours de défense.
À l'arrière des maisons, les fortifications et le château. Ph. Delahaye.
Le Château de Nuremberg fut une résidence royale pendant cinq siècles. Il s'agit d'un complexe médiéval comprenant le château impérial proprement dit (Kaiseburg) dont l'aspect actuel remonte aux XV et XVIe siècles, un puits profond creusé à même la roche, la tour Sinwell, le château des Burgraves et la chapelle.
Je n'ai pas d'images à vous montrer car je ne l'ai pas visité.
À droite, l'entrée du château. Ph. Delahaye.
La tour Sinwell. Ph. Delahaye.
En revenant vers la Place du marché, je m'arrête à l'Église Saint Sébald. Elle fut construite au XIIIe siècle et agrandie au XIVe en l'honneur de l'ecclésiastique de Nuremberg, Sébald, qui fut canonisé en 1425.
L'église sera gravement endommagée par les bombardements de 1945. Les travaux de reconstruction commenceront dès la fin de la guerre et de nouvelles cloches seront consacrées en 1952. Le sarcophage de Saint Sébald ainsi que les vitraux avaient été mis à l'abri.
Église Saint Sébald. Ph. Delahaye.
Le sarcophage de Saint Sébald. Ph. Delahaye.
Malheureusement fermé le mardi, je n'ai pas pu visiter le Palais de Justice où furent jugés par un tribunal militaire international les responsables du régime nazi pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et crimes contre la paix.
Face à son histoire nazi, Nuremberg apporte aujourd'hui une contribution active à la défense des droits de l'homme. En 1995, a été créé le Prix international des Droits de l'Homme de Nuremberg et un centre de documentation sur l'époque nazi.
Pour clore la visite, quelques toits insolites de Nuremberg.
Ph. Delahaye.
Pour faire tout le voyage, cliquer sur : http://absinthemuseum.auvers.over-blog.com/2018/08/la-fee-absinthe-sur-les-pas-de-quelques-grands-hommes.html