Carnaval à Cologne
2-3-4 mars 2019 - Dernière balade avant la réouverture du musée le 9 mars.
Le carnaval de Cologne est le plus grand carnaval d'Europe. Peut-être le plus ancien aussi puisqu'il aurait lieu depuis 2000 ans. C'est sous le régime prussien que le carnaval a pris en 1815 sa forme contemporaine. Le Comité des fêtes créé en 1823 continue d'organiser chaque année les festivités.
Selon la tradition, le carnaval débute officiellement le 11 novembre à 11h11 et se termine le mercredi des cendres, en février ou mars suivant le calendrier lunaire.
Pourquoi le 11 novembre à 11h11? Cette date a été fixée au XIXe siècle en rappel de l'occupation de Cologne par Napoléon de 1794 à 1815. La légende raconte que le fronton d’une caserne de l’armée de Napoléon fut un jour décoré des initiales de la devise républicaine française mais en désordre, ce qui donna ELF (Égalité, Liberté, Fraternité). Or Elf signifie 11 en allemand. Il s'agissait donc de se défouler tout en se moquant de l'occupant français.
De novembre à février, on peut assister à de nombreuses soirées et spectacles où se succèdent chants, démonstrations de danses, sketches humoristiques, tous sur le thème de Cologne et du carnaval. Puis vient la dernière semaine, celle des grandes manifestations qui vont drainer des milliers de personnes.
Le Thalys part bondé de la gare du Nord. 3h15 mn plus tard, me voilà arrivée à Cologne. Dès la descente du train, l'ambiance est là. À la sortie de la gare, au pied de la cathédrale, les orchestres improvisés attirent les spectateurs.
Devant le Dom à la sortie de la gare. Ph. Delahaye.
Durant cette dernière semaine, quatre événements sont incontournables.
Le jeudi est la Journée des femmes. Armées de ciseaux, elles coupent les cravates, symboles du pouvoir masculin, de tous les hommes qu'elles rencontrent. Ce jour-là, les policiers ont le droit exceptionnel de ne pas en porter.
Le samedi soir c'est le défilé des fantômes. Les costumes portent traditionnellement les couleurs des 4 saisons.
Le dimanche est consacré au défilé des écoles dans les 86 quartiers de Cologne. Musique, chants traditionnels, ponctuent le défilé. Au passage des groupes tout le monde crie Kamelle ! pour recevoir une pluie de bonbons et chocolats.
Tout le monde attend le passage du défilé, les sacs grand ouverts pour recevoir les bonbons. Ph. Delahaye.
Dans ces défilés de quartier réservés aux enfants, même les plus petits sont présents.
Dans le quartier de Rodenkirchen. Ph. Delahaye.
Déguisements en famille. Ph. Delahaye.
Puis, c'est le tour des plus grands, heureux de lancer les kamelle.
Les couleurs de Cologne : rayures rouges et blanches. Ph. Delahaye.
Chaque participant porte des sacs remplis de confiseries à lancer. Ph. Delahaye.
Le soir, pour aller dans les bals organisés un peu partout, il faut être déguisé. J'en ai profité pour essayer le sari acheté dernièrement en Inde.
Ph. Günter.
Dans ces bals, il y a un monde fou. On y assiste à des démonstrations de danses traditionnelles, on chante des chants spécifiques à Cologne tout en buvant des kölsch, bière blonde servie dans des verres étroits et hauts que certains appellent des éprouvettes. On danse aussi, un peu serrés les uns contre les autres, mais la gaieté est là. Puis, les trois personnages principaux du carnaval arrivent : le prince, la donzelle qui est toujours un homme et qui ne se départit pas de son miroir et le paysan. Les chants redoublent avec les cris de "Kolle Alaaf !", c'est à dire "Cologne, en avant !"
Avec le prince et la donzelle. Ph. Günter.
On traîne comme ça dans plusieurs bars successivement. L'ambiance est partout la même, chaleureuse.
Le point culminant du carnaval est le lundi avec le grand défilé officiel. C'est le Rosenmontag ou Lundi des roses. Le cortège composé d'environ 10 000 personnes va parcourir 8 km dans toute la ville et durer jusqu'au soir. Chars qui n'épargnent pas les politiques, fanfares, groupes à pied, démonstrations de danses tout y est avec une constante : le lancer à la foule de sucreries. 330 tonnes de confiseries en tous genres sont ainsi ramassées par la foule enthousiaste. Des milliers de roses sont également données, plus particulièrement aux dames.
Roses et tulipes. Ph. Delahaye.
Les chars les plus petits sont tirés par des chevaux. Cette année, du fait d'un vent violent, les chevaux sont restés à l'écurie.
Photos Delahaye, 2018.
Sur les chars, on peut admirer les costumes des neuf corps traditionnels de la garde princière inspirés des uniformes militaires du XVIIIe siècle avec tricorne, perruque tressée, veste d'uniforme et bottes.
Ph. Delahaye.
À défaut de vrais chevaux ! Ph. Caroline Jauer.
D'autres groupes, d'habitude à cheval, font cette fois le trajet à pied.
Ph. Delahaye.
Ph. Delahaye.
Ph. Caroline Jauer.
Ph. Delahaye.
Les démonstrations de danse sont toujours très appréciées avec leurs figures traditionnelles. Leur origine viendrait des cantinières servant au sein des troupes au XVIIIe siècle. Leur pantalon d'uniforme a été remplacé par une jupe plissée très courte sur un jupon ou une culotte à froufrous.
Les chorégraphies sont composées de pas traditionnels, exécutés par la « Garde », pendant que des solistes de la troupe réalisent des acrobaties.
Ph. C. Jauer.
Ph. Delahaye.
Char pour dénoncer la pollution des mers. Ph. Delahaye.
Ph. Delahaye.
Le Mardi gras, chaque bar brûle son Monsieur Carnaval. C'est encore l'occasion de se retrouver dans les quartiers et de faire des processions en chantant.
Puis le Thalys repart, direction Paris.
Dernier regard sur le Dom de Cologne avant de reprendre le train. Ph. Delahaye.