Dégustation de l’absinthe Romans

L’absinthe Romans retrouvée dernièrement a été dégustée par les spécialistes reconnus Marc Thuillier en France et Simon Pedersen en Angleterre.

L’absinthe testée est celle de la bonbonne qui était hermétiquement fermée par un bouchon de liège.

Voici leurs notes de dégustation :

Pour Marc :

Couleur : très joli ambré tirant sur le doré. Par contre une légère opacité qui pourrait s'expliquer par le dépôt au fond de la bonbonne. (l'absinthe a-t-elle été filtrée ?)

Nez avant eau : envoûtants arômes de fleurs, de caramel et de fruits confits. Diablement invitant !

Note personnelle : la couleur ambrée est caractéristique de toutes les absinthes anciennes. Elle est due à l’oxydation de la chlorophylle au cours du temps. Ph. Pedersen.

Trouble : pas grand chose à dire, il se déroule parfaitement.

Nez après eau : les mêmes arômes envoutants mais avec une nette tendance florale et une grande absinthe qui fait son apparition et réclame un fauteuil.

Note personnelle : Marc oublie de préciser que la couleur ambrée persiste au cours de la dilution. On peut cependant noter la présence d’une petite nuance verte tout au fond du verre. Ph. Pedersen.

Goût : quelle explosion en bouche ! On ne sait même plus qui mène la danse entre les saveurs fruitées et les saveurs florales. C'est très gourmand, comme un bonbon au réglisse de notre enfance, ça se laisse déguster sans un mot, sans une autre pensée que "encore !".

Final en bouche : crémeux à tendance sucré, mais avec une bonne dose d'amertume qui reste un bon moment collée au palais.

Conclusion : en toute franchise, cette absinthe Romans figure dans le top 5 des absinthes d'antan que j'ai dégusté au long de toutes ces années.

Note personnelle : noter la teinte restée ambrée après dilution totale avec une nuance verdâtre persistante au fond du verre. Ph. Pedersen.

Pour Simon :

Une mélisse centenaire, de la grande absinthe, un anis gourmand et quelque chose de plutôt inhabituel dans une absinthe : de la réglisse. Et en fait cela fonctionne vraiment bien avec la mélisse et le calamus.

Je suis très honoré d'avoir pu déguster une absinthe de si haut niveau, digne d'un musée.

C'est la meilleure absinthe que j'ai jamais goûté ! Je ne pense pas que beaucoup de personnes vivantes aujourd'hui ont eu ce privilège là.

Note personnelle : la réglisse est citée dans les deux notes. Rien ne dit qu'elle était présente dans la formule. Avec le temps, mélisse et fenouil peuvent donner cet impression de réglisse. Pour en être sûr, il faudrait une analyse quantitative en laboratoire.

Quoiqu'il en soit, tous ces commentaires donnent envie d'y goûter. Je rappelle à Marc qu'il est en possession d'une bonbonne de 7 litres !

Coll. Thuillier.